L'inventeur de villes, publié chez Gaussen en 2013, est toujours disponible chez les "bons libraires" et directement chez l'éditeur David Gaussen, auprès de qui on peut se le procurer, soit en passant dans sa boutique au 37, rue du Côteau, Marseille 7e, soit en l'appelant au 06 99 56 47 97, soit en lui adressant un mail à david.gaussen@gmail.com ou en allant sur le site des éditions Gaussen www.editionsgaussen.fr. Vous pouvez aussi bien sûr via le formulaire de contact de ce blog m'en commander un exemplaire. Aux dernières nouvelles, le bouquin coûtait toujours 12 euros et comptait 112 pages sur un très beau papier bouffant au format 140 x205 mm. A la jaquette très réussie, illustrée d'une oeuvre du peintre Yves Krief, je me suis permis d'adjoindre pour cette parution en feuilleton des jaquettes "personnalisées" qui changeront à chaque épisode.
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18 - RYYKSTADD
Ne cherchez pas Ryykstadd sur une carte. Ou alors soyez indulgent avec votre imaginaire. Laissez-le vous guider. Laissez-le planer au-dessus des plaines de la république de Norduryyk et pénétrez de plain-pied dans une autre réalité. Beaucoup de géographes, ou d’amoureux des cartes, de la politique ou des voyages, ont ainsi laissé voguer leur esprit jusqu’à des contrées inconnues. Que ce chapître leur soit un hommage. Ryykstadd existe bel et bien, tapez donc http://www.norduryyk.com/fora/ sur internet et vous vous y retrouverez téléporté d’un seul clic de souris. Ryykstadd est la cousine de Trantor, la capitale galactique d’Asimov, de Puerto Pilar, la capitale du Costa Verde de la bande dessinée « XIII », de Kelsalmecque, la capitale de l’émirat du Kelsaltan dans le « Bérurier au sérail » de San-Antonio, de Liberty City ou Angel Pine, deux des villes du jeu-vidéo « Grand Theft Auto », de Innsmouth, créée par Lovecraft et où se déroulent de mystérieux phénomènes, de Isola ou Gotham City, les New York revisités de l’auteur de polars Ed McBain et de la bande dessinée « Batman ». Et de bien d’autres encore. A travers la littérature, puis la bande dessinée et le cinéma, les villes imaginaires, inventées, rêvées, reconstruites, recréées, sont foison et forment une géographie du nulle part qui laisse à penser que notre véritable monde pèche par son étroitesse physique, comme d’esprit. La SF et la BD se sont particulièrement intéressé aux villes imaginaires, où peuvent se créer et fonctionner toutes les utopies et où l’on peut laisser libre cours à tous les fantasmes sociaux. Mais l’avènement d’internet a démultiplié les mondes et les villes imaginaires. Villes et nations virtuelles purement ludiques, villes et nations virtuelles « simulationnistes », qui sont comme une tentative de réinventer la politique, ou encore villes et nations virtuelles à vocation purement commerciale comme Sim City, ces cités et ces territoires nous sont devenus aussi familiers que la réalité de la planète… Le Nagaland, l’Hadramaout ou la Transdniestrie sont-ils des entités nationales réelles ou des créations du web, la République Libre du Frioul existe-t-elle, les villes de Nuku’Alofa, Belmopan ou Rovaniemi sont-elles véritables ou bien sont-elles l’émanation de quelque geek inventeur d’un monde sur internet ? Tiens, Rovaniemi… Comme Las Vegas, Rovaniemi est un peu à l’interface du réel et du magique. Si Las Vegas, la ville du jeu, Sin City comme l’appellent certains, est une sorte d’artefact urbain qui au cœur du désert du Nevada, recrée des quartiers entiers de Paris ou Venise, Rovaniemi est un peu la capitale du rêve : c’est là que la légende consumériste a désormais installé le Père Noël. Au nord de la Finlande, juste au-dessus de Cercle Polaire Arctique, sûrement pas si loin que ça de Ryykstadd, Rovaniemi, ville bien réelle, nous fait un étrange pied de nez, son économie, aussi patente soit elle, repose sur une idée et un rêve. Elle est en somme l’ultime ville imaginaire, celle qui a réussi à trouver place dans le vrai monde…
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Prochaine étape : Siwenna.