L'inventeur de villes, publié chez Gaussen en 2013, est toujours disponible chez les "bons libraires" et directement chez l'éditeur David Gaussen, auprès de qui on peut se le procurer, soit en passant dans sa boutique au 37, rue du Côteau, Marseille 7e, soit en l'appelant au 06 99 56 47 97, soit en lui adressant un mail à david.gaussen@gmail.com ou en allant sur le site des éditions Gaussen www.editionsgaussen.fr. Vous pouvez aussi bien sûr via le formulaire de contact de ce blog m'en commander un exemplaire. Aux dernières nouvelles, le bouquin coûtait toujours 12 euros et comptait 112 pages sur un très beau papier bouffant au format 140 x205 mm. A la jaquette très réussie, illustrée d'une oeuvre du peintre Yves Krief, je me suis permis d'adjoindre pour cette parution en feuilleton des jaquettes "personnalisées" qui changeront à chaque épisode.
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11 - VALPARAISO
I wanna go to Valparaiso, take a slow boat to Valparaiso, dit une chanson, susurrée par la voix de Paula Moore, une artiste oubliée des années 1980, restée méconnue et lointaine. Comme tant de villes de par la planète, Valparaiso a titillé le versificateur, a inspiré l’auteur-compositeur. J’aimerais tant voir Syracuse, nous dit une autre, Take me for a night in New York, quémande une troisième. Les chansons nous chantent souvent les villes comme des lieux de nostalgie, d’espoir et de devenir. Les chansons racontent souvent comment des hommes ou des femmes quittent des villes ou y reviennent et parent ces cités d’une auréole magique. J’ai rêvé New York, scandait Yves Simon, Je chante dans le port de Vancouver, se ravissait Véronique Sanson, Arrivederci Roma, ont déploré Dean Martin, Bobby Solo et une bonne quarantaine d’autres interprètes, I have to leave a little girl in Kingston Town, pleurait Harry Belafonte dans son douloureux Jamaïca farewell. La ville, en chansons, est le point où se cristallisent heurs et malheurs. C’est sous ses murs que naissent nos amours (I kissed a girl by the factory wall, somatise Shane McGowan des Pogues dans Dirty Old Town), ce sont elles qui gardent la mémoire de nos espérances (C’était au temps où Bruxelles rêvait, assène Brel, s’identifiant à sa ville), ce sont elles encore que l’on quitte pour découvrir un ailleurs meilleur (Il y a du brouillard sur Paris, je n’atteindra jamais Orly, s’impatiente Nicolas Peyrac dans Jumbo), ce sont elles enfin que l’on magnifie pour éponger nos souffrances : Brel encore, à Amsterdam, là où il y a « des marins qui pissent comme je pleure sur les femmes infidèles », ou l’hymne à la ville ultime qu’est le New York New York de Liza Minnelli.
Valparaiso donc, dans toutes ces villes de chansons, Valparaiso pour sa sonorité délicate et subtile, pour les images qu’elle fait naître en nous, pour son irréalité lointaine (sauf sans doute lorsque l’on est Chilien) et l’envie de voyage qu’elle secrète et distille sans raison… I wanna go to Valparaiso…
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Prochaine étape : Mostar.